Le personal branding est un terme très à la mode. D’autant plus à la mode qu’en ce moment, avec la multiplication et l’extension des réseaux sociaux à la sphère professionnelle, il est devenu inévitable d’avoir une identité numérique. Et qui dit identité numérique dit personal branding, histoire que ce qui apparaît soit bien ce qu’on a envie de voir se détacher des résultats liés à son nom et non des “accidents de parcours” ou erreurs sur la personne.
Avec les réseaux sociaux, il n’a jamais été aussi simple de dénicher des informations sur une personne. Qu’il s’agisse d’informations professionnelles (via des réseaux de type LinkedIn ou Viadéo) ou des informations personnelles (grâce à Facebook en première ligne). Vie privée, vie professionnelle : plus de frontière ? C’est un peu ce qui semble arriver et c’est pourquoi il ne se passe pas une journée sans qu’on parle e-réputation.
Alors qu’il y a encore peu la e-réputation ne concernait, peu ou proue, que les marques, personnalités et institutions, elle déborde aujourd’hui du cadre et s’étend au commun des mortels. D’un seul coup d’un seul, tout le monde peut se retrouver avec des photos ou anecdotes gênantes alors qu’il fut une époque où seules les stars avaient peur d’un cliché pris au débotté. A ce jour, je ne connais qu’une personne ayant échappé à la règle, et je me demande encore comment (certainement un faux nom, je ne vois pas d’autre solution pour qu’il n’y ait rien, absolument rien sur cette personne).
Sachant que recruteurs, contacts professionnels et relations lambda ont désormais accès à une multitude d’informations sur vous, informations que vous maîtrisez ou pas, gérer son e-réputation et optimiser son personal branding sont devenus des passages obligatoires. Il ne s’agit donc plus de gap générationnel mais bien d’une nécessité commune à tous. Une notion qui peut sembler relativement accessible aux digital natives, mais qui reste très obscure pour ceux qui n’ont pas encore intégré les différentes implications de l’extension du numérique.
Car si l’on parle de numérique pour tous, l’effet secondaire est “tous pour le numérique”, ou plutôt “tous sur le numérique”. Les articles vont donc bon train, sur le net, expliquant comment optimiser son personal branding. cela passe par l’ouverture de comptes sociaux destinés à remonter dans les résultats pour en faire descendre d’autres qu’on souhaiterait voir disparaître, la limitation des accès auxdits comptes et va jusqu’à l’ouverture d’un site à son nom.
Si ces conseils sont pertinents, ils viennent pourtant après le premier conseil, la règle ultime, que tout le monde semble oublier : ne jamais publier quoi que ce soit qu’on ne puisse assumer. Car le web a cela de terrible qu’il ne permet pas l’oubli et garde des traces de tout, absolument tout. Si aujourd’hui vous postez une photo privée sur un compte Facebook, n’importe lequel de vos amis y ayant accès peut l’enregistrer, la poster ailleurs, la partager, et cette photo que vous pensiez visible uniquement par un petit cercle risque de finir dans une publicité Facebook (certes, j’extrapole, mais c’est un risque potentiel…). Dès lors, la règle numéro 1, à marquer en gras, en rouge, en police 72 (ce blog n’accepte rien de plus que du 36, mais l’esprit y est), c’est :
NE JAMAIS PUBLIER QUOI QUE CE SOIT QUI RISQUE D’ETRE GENANT UN JOUR
La suite est très simple : comme pour une marque ou une personnalité, on met en avant ses atouts. et c’est là que la distinction se fera radicale entre le novice et le professionnel de la communication, entre le retraité ou le jeune diplômé à qui on a seriné qu’il faut assoir sa présence sur le net pour se faire remarquer, entre la fashionista qui tient un blog léger pour passer le temps et l’intello qui veut se faire une place de leader d’opinion dans on domaine (la fashionista le peut elle aussi, même à 15 ans, il suffit de voir la petite Tavi Gevinson en front row des défilés).
De là à dire que les futures générations devront faire de leur propre personne une véritable marque et la marketer comme telle, il n’y a qu’un pas. Qu’on franchit allègrement ! car le constat est là : si aujourd’hui il est nécessaire de brander son image, demain ce sera tout simplement inévitable. Apparaître comme un expert en son domaine grâce à un blog, démontrer ses compétences via des exemples en ligne (portfolio, références, vidéos, musique…), créer un personnage public quand on n’est personne, sont devenus les atouts-maîtres qui font la différence.
Alors, plus pertinent qu’un diplôme, un blog ? Pas encore, mais qui sait : demain peut-être…