Periscope, l’application sur toutes les lèvres depuis que la Nuit debout y est diffusée en temps réel, fait parler d’elle à tout bout de champ et a même su rendre à Twitter un certain pouvoir d’attraction. Pour autant, si les chiffres annoncent l’application comme une petite révolution en soi, il est intéressant de voir quels en sont les usages et, surtout, comment peut-on envisager la suite ?

Periscope pour les nuls

Cela fait donc environ un an que Periscope a fait son apparition sur le digital. Un petit OVNI permettant de filmer et de diffuser en streaming sur son compte Twitter. Bien entendu, les possibilités sont immenses, surtout pour des marques / personnes qui sont dans l’instantanéité et ont la capacité de réaliser des vidéos originales ou informatives, tant qu’il y a une notion de nouveauté, presque d’exclusivité. Le bonheur des arpenteurs de salons et participants à des événements où il suffit de filmer ce qui se passe, autant pour le scenario…

Car oui, ce qui fait la grande différence entre Periscope et YouTube est l’interaction : la vidéo est en direct, les spectateurs peuvent liker et le broadcaster va voir le succès qui se profile. Dernièrement, c’est la Nuit debout qui a fait le buzz, mais avant cela les étudiants se sont emparés de Periscope pour montrer leur exploits en cours (comprendre : les différents degrés d’ingéniosité mis oeuvre pour malmener leurs professeurs). Dès lors, les comptes Twitter chez les jeunes se sont multipliés, pour prendre part à la grande récré digitale.

Periscope, la bouée de sauvetage de Twitter ?

Un regain d’intérêt surprenant pour un réseau phare qui reste incapable de générer des profits. Alors, Twitter, sauvé par la vague Periscope ? Pas si sûr… Si les étudiants se sont pris d’affection pour l’application leur permettant de mettre en avant leurs faits d’arme en cours, Facebook a enfin mis en place son live. Et là, la partie n’est pas gagnée : non seulement on peut liker la vidéo, mais aussi interagir plus en profondeur en commentant. Il en résulte parfois des conversations entre le diffuseur et ses spectateurs.

Depuis quelques semaines, on voit fleurir les vidéos : musiciens qui présentent leurs dernières compositions ou permettent d’assister à une répétition en mode plus ou moins confidentiel, acteurs en promotion (Robert Downey Jr., véritable afficionado de Facebook, a fait son premier live à l’occasion de la première de Captain America: Civil War à Londres, ne manquant pas de faire remarquer que d’habitude c’est sa seconde prise qui est la meilleure), anonymes en manque de notoriété… Tout est bon dans le live, surtout quand on peut engager une réelle conversation en instantané. Facebook : 1 – Twitter  0…

Quel avenir pour Periscope ?

Si l’interaction est aujourd’hui limitée, il n’est pas impensable que les petits génies de Twitter se décident à implémenter la fonctionnalité, revenant sur le devant de la scène. Car Twitter reste Twitter : un outil de veille, une porte ouverte sur le monde, quand Facebook demande un peu plus de recherche (même si les hashtags sont là). On peut donc aisément imaginer un monde dans lequel Facebook live s’adresse à des particuliers, tandis que Periscope viendra renforcer le caractère plus pro de Twitter. Car en effet – cela fera l’objet d’un prochain article – Twitter n’est pas un réseau aussi grand public qu’on veut bien nous le faire croire. Il s’adresse à une population digitale, qui utilise le réseau non pas comme un simple réseau social, mais comme un outil à part entière. Ceci dit, envisager Periscope comme une alternative à des programmes trop “cadrés”, trop “aseptisés”, n’est pas une hérésie…