Swarm et moi, ça date. J’ai commencé mes check-ins répétitifs avec son grand frère Foursquare. Aux titres de mayor se sont succédé les pièces et les badges (toujours plus nombreux). Mais voilà : avril 2016, entre l’application et moi, c’est fini ! Il est temps de consommer le divorce, même si nous resterons bons amis (de loin).

Etat de lieux 

Nous sommes donc le 7 avril 2016 et l’application, ouverte pour la dernière fois, me donne les chiffres suivants :

  • 2623 check-ins sur trois continents
  • 3253 pièces
  • 25 titres de mayor
  • 57 autocollants
  • 1ère du podium de la semaine dernière

On peut dire que j’ai été active. On peut même retenir que j’ai parfois été assidue (surtout durant les vacances) avec plus de 50 check-ins en une seule semaine. Une utilisatrice de la première heure qui va gentiment laisser ses titres de mayor aller vers d’autres (pour certains, il va quand même falloir batailler, les gars).

Les raisons de la séparation

Au début, Foursquare c’était un peu le petit truc qui manquait pour aider le hasard : je fais un check-in, tu fais un chek-in, tiens : on est à côté l’un de l’autre, et si on se retrouvait ? Une vraie innovation qui m’a permis plus d’une fois de croiser des amis sans avoir rien prévu. C’était chouette, c’était cool, pas mal de monde s’en servait. Et puis les avis étaient utiles et il y avait des offres spéciales invitant à la découverte (ou à la fidélité).

Aujourd’hui, Foursquare s’est fait phagocyter par Facebook et Instagram. Inutile de passer par une application tierce pour partager sa position et, bien entendu, on s’adresse à toute sa communauté, par à quelques early adopters qui, comme moi, ont résisté jusque-là. Un réseau vide, toujours lié à Foursquare, mais sans réelle valeur ajoutée. CQFD.

Quel avenir pour Swarm ?

C’est une question pertinente : si même une collectionneuse d’apps comme moi, toujours vissée à son portable, quitte le petit réseau de géolocalisation, il n’y a plus de doute sur le fait que le modèle s’essouffle et qu’i va falloir soit se renouveler soit passer à autre chose. Si je cherche à partager ma position, les autres réseaux ont intégré la fonctionnalité ; si je cherche à faire des rencontres, je vais m’adresser à Tinder, Shapr et autres réseaux spécialisés ; si je cherche à mettre en avant mes allées et venues (ce qui n’est pas forcément malin, je vous laisse y réfléchir), Twitter me semble bien indiqué…

A l’heure où Twitter, réseau pour le moins utile, perd de l’argent et ne sort pas la tête de l’eau, le destin de Swarm semble scellé. FrenchWeb annonçait sa chute en février 2015, analysant dans un article pertinent les trois raisons du déclin : un positionnement hybride, une communication “confusionnante” et un désintérêt lié à une concurrence à l’offre plus pertinente. Finalement, l’offre de rachat à 140 millions de dollars constituait une porte de sortie plus qu’honorable.

Bref, Swarm a vécu de beaux jours mais il serait grand temps de passer la seconde pour éviter l’hémorragie ou, pire quand il s’agit de digital, un désintérêt notoire. Pour ma part, je vais rester belle joueuse : c’est moi qui pars, je laisse mes photos. Séparation des biens, je ne vais pas enfoncer le clou. A l’instant où je vais cliquer sur “Publier”, je cliquerai également sur la petite croix de l’application. Adieu…