Comme chaque année, début janvier est le moment où les experts en digital font le point : que faut-il garder, quelles sont les tendances qui vont émerger, celles qui vont disparaître, quels sont les usages à favoriser et les mauvaises habitudes à définitivement mettre au placard ? Un focus inévitable, alors autant s’en débarrasser dès maintenant..!
1. Le mobile, encore le mobile, toujours le mobile
Le mobile first. On en parle, on en parle, mais voilà : les agences ont encore du mal à s’y mettre. Après des années à réaliser des sites web conçus pour les ordinateurs, les réflexes sont bien ancrés et il semble difficile de les laisser de côté. Pourtant, les chiffres sont là : le commerce mobile ne cesse d’augmenter et il n’est plus rare de booker son voyage ou d’acheter en soldes via son téléphone.
En découlent des contraintes qui ne devraient déjà plus en être : penser un site en version mobile avant tout, imaginer les usages qui vont simplifier la vie des visiteurs, que ce soit dans le cadre du m-commerce ou de la simple consultation, favoriser les échanges et intégrer les fonctionnalités du mobile à tout site en amont.
2. De l’appli en veux-tu en voilà
C’est la conséquence logique de l’augmentation drastique du mobile : on ne va plus sur le site si l’appli existe. Dès lors, à chacun de développer sa version, toujours plus rapide, toujours plus simple, toujours plus pertinente. Les applications mobiles drainent du trafic, mais génèrent aussi des ventes (il suffit de voir les applis Vente privée, Voyages SNCF, etc.). Elles sont devenues le pivot entre les marques et les consommateurs.
Développer son appli n’a jamais été aussi simple : les outils en ligne sont légion, les tutoriaux se multiplient, les solutions de open sources facilitent les choses. Désormais, tout un chacun peut créer son application et se lancer, même face aux “grands”. Qu’on se le dise : les applis vont continuer à nous envahir, pour le meilleur, mais aussi pour le pire…
3. La vidéo toujours plus efficace
La vidéo poursuit son ascension : des heures sont mises en ligne à chaque seconde, que ce soit sur YouTube, DailyMotion, Viméo ou en hébergement sur ses propres serveurs. La demande pour s’affranchir des solutions gratuites est d’ailleurs en augmentation : on veut contrôler son contenu, maîtriser la diffusion, ne pas être contraint par une plate-forme, même si elle améliore le référencement.
On ne parle plus cependant d’un simple relais. Avant, on créait de la vidéo pour le petit ou le grand écran, vers une cible définie par un plan marketing judicieux destiné à rassembler aux “heures de grande écoute”. Il semblerait que les marques aient enfin compris qu’aujourd’hui il faut faire dans l’originalité, mettre en ligne fréquemment, sans forcément prendre le temps de reprendre à zéro toute l’analyse marketing. Ça s’appelle l’instantané et on remercie la communauté qui participe allègrement à la production de contenu à forte valeur ajoutée.
4. Collectionne tes stickers
Il y a d’abord eu les émoticônes, puis les émojis… La folie collectionneuse des années 80 a pris le web d’assaut : tout le monde veut ses stickers, communique à grand renfort d’images destinées à traduire notre humeur du moment. Dès lors, créer son pack de stickers devient un atout majeur des marques qui souhaitent créer la rupture et développer leur univers en s’insinuant encore un peu pus dans celui de leurs fans. Le web, c’est l’album Panini ultime !
5. Le grand boom de la réalité virtuelle
On nous l’annonce depuis longtemps, on la voit ici et là dans des expériences plus ou moins probantes, mais la réalité virtuelle va bien entrer dans nos vies. Et par la grande porte ! Les constructeurs nous annoncent des petits bijoux de technologie destinés à nous immerger dans cette autre réalité. Au placard Second Life ? Bien au contraire : désormais, on enfile son casque et on entre dans le jeu.
La promesse ? Un univers à 360° dans lequel évoluer à sa guise. Entre réalité et imaginaire, on réinvente son environnement. Une manne pour les marques qui sauront anticiper les possibilités, innombrables, offertes par les dispositifs en question. Seul hic : le coût… Non négligeable et s’adressant donc à une clientèle très restreinte… On remarque toutefois le succès actuel de solutions liant l’utilisateur à son réseau avec des technologies “bien-être”…
6. Faire vœu de transparence
On ne le répétera jamais assez : le temps des mensonges et des avatars est révolus. Désormais, on parle “vrai”, on dévoile son identité et on évite le fake outrancier. Les marques ont tout à y gagner : confiance, image, soutien… “La transparence éloigne le reproche” pourrait être le slogan 2015.
Inutile de s’appesantir sur des exemples utilisés mille fois : mieux vaut reconnaître ses erreurs qu’essayer de les diminuer, voire de les nier. La communauté se charge des Pinocchio et oublie plus facilement les autres…
7. La montée des ad blocks
Surcharge de pub, intrusion de “suggestions” basées sur nos précédentes recherches, les internautes en ont ras le bol de recevoir des informations en permanence. Le web, c’est aller chercher ce qu’on veut quand on le souhaite. Les digital natives n’en ont que faire du contenu imposé : on est à l’heure du choix et on s’affranchit du superflu.
Chez les annonceurs, c’est la panique face aux ad blockers. Et il en dépend de la gratuité du web… Comment protéger un modèle “tout gratuit” quand tout a valeur ? Outre le fameux adage “si c’est gratuit c’est que vous êtes le produit”, faut-il repenser notre rapport à la pub intrusive sur le web, comme le fait Secret Media..?
8. Des statistiques plus pertinentes
Les statistiques, la big data, les profils hyper ciblés… Les agences ne jurent plus que par les rapports d’analyse : qui, quand, comment, où, pourquoi ? Chaque visite, chaque achat, chaque interaction donne lieu à des données qui seront parla suite utilisées pour élaborer des stratégies marketing optimales. Avec le sentiment que toute information collectée peut être potentiellement utilisable.
Côté consommateur, on distingue ceux qui rejettent ce système (certains refusent de donner leur date de naissance, de mettre une photo de profil où on peut les reconnaître, d’utiliser leurs véritables coordonnées…) et ceux qui se disent que, quoi qu’il arrive, c’est inévitable. Et il y a les marketeurs, qui rangent tout ce petit monde dans des cases… Mais le plus intéressant reste ce que font les équipes de R&D de ces données. Car c’est bien là que tout se joue…
9. Le message en temps réel
Le digital plaide pour l’immédiateté. L’information n’a pas le temps d’attendre que le message soit pensé, réfléchi et mis en page. Il doit être envoyé ici et maintenant pour être percutant. ne serait-ce que parce que les outils actuels le permettent : quel est l’intérêt de vous avoir géolocalisé près de ce magasin si c’est pour vous envoyer un message quand vous êtes de retour à la maison ? Si vous avez faim maintenant, pourquoi vous envoyer une réduction dans deux heures ?
2015 risque de voir de nombreux outils apparaître pour favoriser cette immédiateté, pour générer une automatisation du message en fonction des comportements, en temps réel. Un atout maître pour des marques capables d’anticiper les usages grâce aux données récoltées (voir plus haut).
10. Vers l’hyper-personnalisation
Conséquence bénéfique de la data : on peut désormais lier à un profil des habitudes, des comportements, des usages et des préférences. Autant d’informations qui permettent d’établir un mode de communication privilégié car personnalisé. On ne s’adressera pas à vous comme à votre voisin, vous ne verrez pas les mêmes publicités, les mêmes contenus. Le web devient curateur pour ses utilisateurs (nuançons tout de même : les mastodontes du web deviennent curateurs de leurs utilisateurs – Facebook, Google & Co, à force d’algorithmes, décident presque pour vous…).
Pour les marques, ça se complique : comment envoyer le bon message à la bonne personne au au bon moment tout en respectant les règles d’un jeu pipé par les supports ? Oui, car la pub s’en trouve encore un peu plus malmenée : quel avenir pour des entreprises n’ayant pas les moyens de réaliser des campagnes concurrençant des multinationales..?