L’IA, ou intelligence artificielle, fait beaucoup parler d’elle. Bien entendu, on pense tout de suite aux voitures autonomes, à l’automatisation, à une augmentation de la vitesse d’exécution, à une meilleure analyse des données. Oui, l’intelligence artificielle se retrouve dans ces éléments. D’autres penseront Her, le film de Spike Jonze, I Robot, ou encore A.I. Intelligence artificielle. Des visions à l’opposé l’une de l’autre, ce qui ne rassure pas le commun des mortels.
Science-fiction, vers une IA fantasmée ?
La science-fiction fait la part belle à l’intelligence artificielle depuis bien longtemps. Et il faut dire qu’il y a de quoi fantasmer : se jouer de l’aléatoire, décider en ayant étudié scrupuleusement toutes les options en un temps record, oublier l’erreur, cette caractéristique si humaine… La science-fiction l’a imaginé, nos ingénieurs l’ont fait. Dès lors, pour les néophytes, l’IA est un sujet des plus intrigants. Nombreuses sont les œuvres qui participent à un imaginaire collectif déjà riche.
Il est donc devenu normal d’envisager un univers où l’IA régnerait sur nos vies, nos activités et notre environnement pour en tirer le meilleur. Des transports plus sûrs, des objets intelligents qui devanceraient nos besoins et nos envies, du sur-mesure pour chacun. On s’y oriente, plus rapidement que prévu, et les options sont infinies, de la maison connectée aux villes intelligentes, des loisirs au milieu professionnel, dont on voit déjà qu’il sera l’affaire de robots que nous nous contenterons de vaguement superviser et qui seront ou pas soumis aux trois lois de la robotique telles que définies par Isaac Asimov. Bienvenue dans le futur !
La douche froide
Pourtant, le revers de la médaille est bien présent, mis en avant par de nombreux spécialistes tels qu’Elon Musk ou Stephen Hawking, signataires des “23 principes d’Asilomar“, qui mettent en garde une industrie qui fait de l’innovation sa priorité, sans toujours penser aux conséquences. Ainsi, les dérives suggérées par la science-fiction, où des robots seraient prêts à prendre notre place pour le bien de tous, ne sont plus que de simples scenarii destinés à nous faire trembler sur grand écran. Le risque est réel, à nous de le reconnaître.
Sans aller jusqu’à cet extrême, une vraie question se pose quant à la possibilité garder son libre-arbitre et de continuer à prendre des décisions dans un monde où l’IA vient en amont de la décision humaine. Si je monte dans une voiture autonome, aurai-je encore la possibilité de prendre le volant, c’est-à-dire de conduire, de choisir ma vitesse, mon chemin, de conserver ce plaisir de diriger moi-même mon véhicule ? De même, si les capteurs de mes différents objets connectés perçoivent une élévation du nombre de calories ingérées, pourrai-je quand même manger ce pain au chocolat qui me fait tellement envie ?
Et la suite ?
Si le Japon a ouvert la voie en 2014 avec le premier robot nommé dans un conseil d’administration, c’est la création qui en a pris un coup en 2016 avec le premier robot directeur de la création embauché par McCann Japon (oui, nos amis nippons restent précurseurs du domaine). Des situations qui remettent en question la légitimité de nombreux professionnels qui voient d’un mauvais œil leur remplacement par des machines. Pendant positif : il va bien falloir concevoir ces machines, d’où un déplacement des compétences.
La suite, elle est bel et bien là : Watson, les chatbots, ls assistants personnels type Cortana et Siri… Nous ne nous en rendons pas toujours compte, mais l’IA artificielle fait partie de nos vies. Demain, toutes les données qui sont aujourd’hui récoltées sans but précis seront traitées avec des objectifs définis. Ainsi, notre maison sera reliée à notre voiture et à nos objets connectés personnels captant nos constantes : en rentrant d’un jogging, la climatisation sera en marche dans la maison pour nous rafraîchir, une boisson nous attendra dans la cuisine tandis que la playlist détente jouera dans la salle de bain où la douche sera à parfaite température. Notre environnement connaîtra tout de nos habitudes et de nos préférences, anticipant nos moindres besoins.
Vous rêviez d’un majordome aux petits soins ? Patientez un peu : les constructeurs y travaillent à grands renforts d’intelligence artificielle intégrée. Reste que nous ne voulons pas tous déléguer l’ensemble de nos actions : cuisiner, conduire ou tout simplement faire confiance au hasard et nous tromper parfois font partie des petits plaisirs de la vie.