La dure réalité des développeurs : nichés dans l’ombre, ce sont eux qui créent des lignes de code par milliers pour nous permettre d’utiliser tous ces petits (et gros) programmes qui nous simplifient la vie. Vissés à leur écran (parfois, ils en ont même plusieurs, le plus souvent, d’ailleurs), ils cherchent, se creusent la tête, et pondent des trucs parfois inimaginables. Et pour quelle reconnaissance ? Au mieux, on utilise leurs programmes en disant à quel point ils sont bien, au pire on les démonte à cause d’un tout petit bug de rien du tout. Je caricature les extrêmes, mais le fait est qu’on se souvient plus souvent du bug que du programme qui fonctionne.
Et c’est là que Microsoft a eu l’idée géniale de rendre justice à ces travailleurs de l’ombre (qui ne sont pour autant pas clandestins), en créant les achievements de Visual Studio, l’éditeur de code made in Microsoft.
Petit tour d’horizon…
1. « Reconnaissance » : reprenons ce qui est écrit plus haut. Généralement la seule chose qui sera retenue d’un « programme » ou d’un site web après sa diffusion ce sont les bugs, qui souvent ne concernent que 0.0001 % du code produit. Pour les développeurs, c’est assez frustrant car le cœur du projet (le code) n’est pas mis en valeur et le client final n’a aucune idée de la qualité du code qui a été fournie sur l’ensemble, puisque tout ce qu’il voit c’est l’interface utilisateur. Donc même si ça s’adresse plutôt à un public averti, cette partie achievements permet de mettre en valeur le travail des développeurs, au moins auprès de leur communauté.
2. « Evangélisation » : coté Microsoft bien sûr, tout ceci n’est pas complètement innocent puisque certains achievements concernent leurs nouveautés et donc ça peut inciter à utiliser leurs nouveaux produits et – partant – à communiquer dessus quand les achievements sont publiés …. pas folle la guêpe. Par exemple il y a toute une partie sur « Windows Azure » qui en très gros est la technologie « Cloud » de Microsoft, en plein essor.
3. « Partage » : le partage ne se fait pas que sur le site, puisqu’on peut aussi poster sur Facebook, Twitter, etc. A chaque nouvel achievement une nouvelle page (une url) est créée, ce qui permet de la partager proprement sur les réseaux sociaux. Ça donne donc la possibilité de communiquer également avec l’ensemble de ses contacts et, éventuellement, de susciter l’intérêt ainsi que – rêvons un peu – la reconnaissance de collègues ou amis « néophytes » (des commentaires, des questions etc.) . On peut en prime partager tout ça sur un blog, « brag on your blog » via un widget. Sur le site principal il y a en plus le leaderboard qui donne un classement de ceux qui ont le plus de points.
4. « Rigolo » : les descriptions sont assez amusantes, par exemple : « Regional Manager (7 points) : Add 10 regions to a class. Your code is so readable, if I only didn’t have to keep collapsing and expanding!”, c’est un jeu de mot pour ceux qui utilisent beaucoup les “régions” , qui permettent de ranger des parties de codes dans des zones qu’on peut fermer et ouvrir. Comme ils disent, ça « bring some game to your code». A noter d’ailleurs que tout cet univers rappelle pas mal les jeux Facebook du type Farmville.
5. « Comment ça fonctionne » : c’est une extension (un plug in) pour Visual Studio qui analyse le code automatiquement et « unlock les achievements » lorsque celui-ci atteint certains critères (pour le détail des achievements possibles voir la page principale). Tout ceci est automatique et le développeur est notifié quand il a débloqué un nouvel achievement + création de la page qui va bien à partager + mise à jour de du classement.
Avec ces achievements, on risque fort de voir fleurir de nouvelles publications sur les réseaux sociaux. Out la photo du dernier repas via Instagram, maintenant pour faire mouche, il faut coder proprement et débloquer des achievements.
Remerciements à Benjamin Guillier pour l’analyse