Hier avait lieu l’édition de Parrainer la croissance dédiée à la santé. Au programme, des idées, des solutions et des applications. Oui, car nous vivons dans un monde fait d’applications. Ce sont les grandes idées de notre époque. Une session où les discussions se sont très rapidement portées vers la gestion de la data. Car qui dit application dit data et quand on s’attaque au secteur de la santé, ça devient touchy.
Stockage et sécurisation des données
Tous les acteurs de la e-santé prétendent aujourd’hui à un certain anonymat pour leurs utilisateurs. Non, vos données ne seraient pas utilisées à des fins commerciales, communiquées à des tiers… Pourtant, certains n’affichent pas clairement la couleur… D’autres se contentent de dire que “tout reste chez eux”. C’est bien connu : un serveur est toujours très sécurisé et ne connaît pas de faille de sécurité… Et quand bien même une brèche serait ouverte par de vilains hackers inquiets de votre santé, votre pseudo vous protège.
Dès lors, vous pouvez entrer vos données, échanger à volonté, sans vous soucier qu’on “remonte” à vous. Rien de bien méchant a priori : pensez à Weight Watchers qui a sorti une application permettant de perdre du poids en listant chaque jour tout ce qu’on avale. Rien de bien méchant… au premier abord…
Anonymat et coordonnées bancaires
Dans la réalité, cet anonymat est très relatif. Comme je l’ai soulevé hier, à partir du moment où il y a paiement, l’anonymat est rompu. Ma carte de crédit est liée à mon nom. Tout à coup, l’anonymat si confortable prôné par les créateurs du service en prend un coup..!
Si la question est pertinente, les réponses apportées le sont malheureusement beaucoup moins : “quand vous allez sur Amazon, on vous reconnaît, on sait quels livres vous avez achetés et on vous en recommande d’autres en fonction de vos goûts”, “vous pouvez utiliser un compte Paypal“… Certes, mais j’ai peut-être moins de mal à admettre que je suis fan de chick lit que le fait que je fume trois paquets par jour…
Transparence et données sensibles
Bien évidemment, l’idée ici n’est pas de faire un procès aux différentes applications à vocation médicale ou de bien-être, mais bien de questionner la réalité du respect de l’anonymat en cas de faille de sécurité. Nous le savons : aujourd’hui les serveurs, même sécurisés, sont la proie de petits génies qui s’amusent à les hacker. Quand il s’agit d’un jeu sans grand enjeu, tout va bien. Quand il s’agit de transmettre des données à des assurances, des employeurs ou des laboratoires, c’est une autre histoire.
Dès lors, il est nécessaire de faire preuve de transparence, au risque d’éveiller la méfiance envers la e-santé en général, mais aussi tous les autres services qui demandent de renseigner des données personnelles. Transparence car certaines données sont transmises, transparence car l’anonymat ne peut être garanti à partir du moment où un moyen de paiement entre en jeu.
Finalement, c’est encore et toujours à l’utilisateur de prendre conscience de ce qu’implique l’utilisation d’un service, quel qu’il soit. Le risque que tout sorte au grand jour – on peut penser à la diffusion de milliers de Snapchat pourtant censés disparaître après quelques secondes ou aux modifications des paramètres de confidentialité de Facebook. Quel que soit l’objet de l’application ou du service, la data liée à un compte ou une carte bancaire joue contre l’anonymat.