Nos données personnelles ont un prix. On le sait, on fait avec. Mais quel est ce prix ? Le 12 juin, le Financial Times a mis en ligne un article enjoignant ses lecteurs à calculer la valeur de leurs données personnelles. A l’heure du big data et des scandales sur la sécurité des données personnelles, alors que Facebook est constamment mis sur la sellette par des individus ou groupes cherchant à faire valoir leurs droits, cet article fait l’effet d’une mini-bombe : mises bout à bout, nos données valent cher ; individuellement, elles valent peanuts !

Curiosité oblige, je m’y suis collée, avec cette question toute bête : combien doivent débourser les sociétés voulant en savoir plus sur moi ? Pas grand-chose : à peine $0,117 ! Plus que d’autres, mais moins, par exemple, qu’une femme préparant son mariage (non mais sans blague, ils pensent vraiment que je peux dépenser moins qu’une future mariée..? Qu’ils viennent tester mon pouvoir d’achat en virée shopping !). Une valeur calculée en fonction de l’âge, du sexe, de l’ethnie, de la catégorie socio-professionnelle. Somme toute : nous ne valons que ce que nous sommes prêts à dépenser !

Au-delà du petit jeu qu’on a bien envie de tester dans tous les sens (et si j’étais une autre, UN autre ?), cet article démontre un certain paradoxe moderne. D’un côté nous voulons tout partager avec l’ensemble de nos contacts : des photos de soirée aux nouvelles du jour, de l’humeur aux vidéos de vacances, des frasques sentimentales aux déboires professionnels… De l’autre, on veut garder jalousement toutes ces informations personnelles et bien… personnelles. Que personne ne les utilise, que personne ne s’en serve pour nous aguicher avec des produits qui pourraient bien nous plaire. Que personne ne sache qui nous sommes alors que nous étalons notre vie au grand jour !

Quels que soient vos paramètres de sécurité, la moindre recherche que vous effectuez, la moindre photo de votre enfant que vous publiez, la moindre commande que vous passez en dit long sur vous, vos habitudes, votre famille… Et ce sont ces mêmes informations qui, ce soir, demain ou dans une semaine seront vendues à des entreprises qui ont elles-mêmes quelque chose à vous vendre. Des entreprises qui sauront truster vos prochaines recherches sur votre ami Google, qui apparaîtront comme par enchantement dans votre navigateur alors que vous lisez un bon article sur un sujet totalement différent, qui vous feront de l’œil pour vous vendre ce dont vous aurez terriblement envie même si vous n’en avez pas du tout besoin

Alors, à combien estimez-vous vos informations personnelles ?