Certaines nouvelles font parler plus que d’autres. C’est le cas du dernier chamboulement made in Facebook. L’annonce hier de la suppression effective de la reconnaissance faciale pour l’Europe est venue rassurer les utilisateurs soucieux de ne pas être taggés à tort et à travers. Car, même si la nouvelle était tombée au mois de septembre, personne n’avait la certitude que Facebook allait se plier aux directives européennes.
Facebook a dû se plier aux décisions de la Cour Européenne suite à une plainte déposée par le groupe Europe vs Facebook, fondé par un étudiant en droit autrichien. La plainte avait fait grand bruit, les suites données sont désormais effectives “pour de vrai”. En effet, après avoir vérifié le code source de Facebook, l’Irish DPC (la commission de protection des données irlandaise) et la Hamburg Commissioner for Data Protection and Freedom of Information (on prend les mêmes, on change de pays) ont pu établir que les échantillons d’images avaient bel et bien été supprimés. Facebook a donc bien plié, avec une temporisation d’Ulrich Kühn, directeur de la commission de Hambourg, qui précise “pour le moment”.
Pour les utilisateurs européens, c’est donc la fin de la reconnaissance faciale lorsqu’ils ajoutent des photos. Une fonctionnalité dont beaucoup n’avait pas même remarqué la disparition. C’est dire si elle était essentielle. Pour autant, Facebook n’y a pas totalement renoncé, allant jusqu’à la rétablir pour les Etats-Unis après l’avoir également supprimée lors de tests.
Le paradoxe actuel est donc que Facebook n’offre désormais plus les mêmes fonctionnalités aux uns et aux autres. Le réseau mondial s’adapte donc aux lois des différents pays même quand cela ne va pas de pair avec sa politique de développement. Car Facebook mise tout sur l’image, et la reconnaissance faciale faisait partie intégrante du lot, en témoigne l’achat l’été dernier de face.com, startup israélienne spécialisée dans la reconnaissance faciale. Peut-on, dès lors, encore envisager le développement de Facebook au niveau mondial, ou bien faut-il s’attendre à des inégalités entre les utilisateurs en fonction de leur pays ?