Voilà une évolution de la télévision qui me parle. En 2005, je soutenais un mémoire à l’Institut Français de Presse sur l’interactivité à la télévision et ce que nous réservait le futur. A l’époque, l’interactivité se limitait plus ou moins au vote par téléphone et à l’envoi de SMS pour réagir lors d’une émission. Ce qui a fait les beaux jours de la télé-réalité.
2013 : France Télévisions, à la traîne en 2005, innove avec le Livebuzzeur, une application jamais vue permettant de rassembler l’ensemble des réactions laissées sur la Toile (ou tout du moins sur des réseaux sélectionnés : Facebook, Twitter, Instagram et Google+). Un agrégateur de tendance immédiate, il fallait y penser, France Télévisions l’a fait.
Lancé officiellement lors des Victoires de la Musique le 8 février prochain (un test avait eu lieu lors d’une émission spéciale Céline Dion le 24 novembre 2012), avec une répétition générale le 7. Concrètement, les différents indices de Livebuzzeur vont évoluer au fil des réactions des téléspectateurs connectés. Un tweet ? Une mention comptabilisée.
La finalité semble s’approcher d’un indicateur de performance pour chaque émission (on ne doute pas que le Livebuzzeur sera utilisé pour d’autres émissions par la suite), mais les téléspectateurs ne sont pas oubliés pour autant, bien au contraire. Afin de favoriser les interactions et d’intégrer pleinement les téléspectateurs au Livebuzzeur, des paliers seront déterminés. Qu’il s’agisse du bruit autour de l’émission ou du nombre d’interactions comptabilisées, chaque palier atteint permettra de tenter de gagner des lots. Ou comment inciter à réagir…
OVNI dans le PAF, Livebuzzeur fait entrer France Télévisions dans la cour des grands. La télé de papa, c’est terminé et il va falloir commencer à la penser autrement. Si nombre d’émissions ont déjà leur hashtag mot-dièse (les évolutions terminologiques voulues par de grands penseurs me font beaucoup rire) favorisant l’affichage des réactions en direct, le Livebuzzeur ouvre la voie, quant à lui, à un tout nouveau type d’interactivité. Quand la télévision dépasse le poste…